Saint Roch |
Dernière mise à jour le 17/02/2022 Plan du site Menu en haut d’écran Aide |
Fête |
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Selon les sources, le nom de son père est Jean ou Jehan et celui de sa mère Libère ou France. Ils faisaient partie de la riche bourgeoisie de la ville de Montpellier. Jehan était gouverneur de Montpellier.
Ils étaient connus auprès :Ils désiraient la venue d’un enfant pour couronner leur amour conjugal.
Durant des années, en l'église Notre-Dame des Tables, ils demandèrent cette grâce par des prières ferventes et l'intercession de la Vierge Marie, en promettant de donner à Dieu l’enfant qu’il leur accorderait.
Bien que âgés, leur prière finit par toucher le cœur de Dieu et, en 1295, Libère mit au monde Roch qui curieusement, portait sur la poitrine une marque rouge en forme de croix, présage d'une vocation particulière au dévouement et au sacrifice.
Pendant l’enfance de Roch, ses parents lui parlaient souvent des ravages occasionnés par la peste de 1348 : sur les 12 consuls de la ville, il n'en resta que 3 ! Chez les Dominicains, sur les 140 frères, seulement 8 survivèrent.
Lors de l'épidémie de 1361, Roch assista à l'atroce hécatombe. Pendant trois mois, près de 500 personnes moururent chaque jour.
Partout il rencontra des petits orphelins qu'il ramena à la maison pour être nourris, soignés, hébergés.
En s'endormant le soir, Roch tournait son cœur vers Celui qui a dans ses yeux toute la Lumière du monde et il lui disait : « Jésus, donne-moi la force, lorsque je serai homme, d'affronter ce terrible fléau ! Je veux être médecin pour aller vers ceux que tout le monde fuit. Je les soignerai et, par ta grâce, ils seront guéris. »
Il avait une grâce spéciale d’hospitalité envers les pauvres et les voyageurs. Il se dévouait au service des pauvres de la ville.
A quinze ans au XIVe siècle, on était un homme. A cet âge beaucoup de garçons de son milieu rêvaient d'être professeurs de Droit, chirurgiens ou chevaliers, Roch choisit d'aider, de réconforter, de consoler ses frères exclus.
Avant de mourir, son père gravement malade lui confia : « Roch, mon cher enfant et mon seul héritier ! Je vais quitter cette vie mortelle, dans l'espérance d'avoir part au Royaume des cieux. Mon très doux enfant, voici ce que je te recommande : mets-toi au service du Christ ! Sois bon pour les pauvres, multiplie les aumônes, visite et soigne les malades, ce sont les frères de Jésus ! »
Terrassé par une forte fièvre, son père rendit son âme à Dieu, suivi peu de temps après par sa mère alors que Roch avait 20 ans.
Il reçut de ses parents le modèle de l'amour chrétien, le témoignage de leur charité, authentique incarnation de leur foi rayonnante. Ils furent pour lui la première école de sainteté.
Montpellier possédait depuis 1141 des écoles de médecine et de droit, puis en 1289 une université où, plus tard, Rabelais vint étudier. Ka faculté de médecine de Montpellier est la plus ancienne et la plus prestigieuse d'Europe. Là, Roch y côtoya les plus célèbres chirurgiens et apothicaires de son temps.
Peu à peu, Roch prit ses dispositions en vue du partage de ses biens. En secret, il vendit tout ce qu'il put et en distribua le prix aux jeunes femmes pauvres, aux veuves, aux cloîtres et aux hôpitaux.
Il cèda ensuite à un frère de son père le reste de ses biens et tous ses droits à la succession paternelle.
L'âme libérée des richesses de ce monde, Roch choisit d'aller louer Dieu à Rome, sur les tombeaux des saints apôtres Pierre et Paul. Il entra dans le Tiers-Ordre.
Après avoir obtenu les autorisations des autorités ecclésiastiques et civiles, la cérémonie d’envoi du pèlerin, sanctifié par une bénédiction particulière de l'Église eut lieu.
Le prêtre consacra la besace : « Au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, reçois cette besace, insigne de ta pérégrination aux tombeaux des saints apôtres Pierre et Paul, où tu veux te rendre. Et qu'ayant achevé ton voyage, tu nous reviennes en bonne santé et joyeux, par la grâce de Dieu qui vit et règne dans les siècles des siècles ! »
Puis il consacra le bourdon : « Reçois ce bâton, réconfort contre la fatigue de la marche dans la vie de ton pèlerinage, afin que tu puisses vaincre toutes les embûches de l'Ennemi et parvenir en toute tranquillité aux tombeaux des saints apôtres Pierre et Paul. Et que, le but atteint, tu nous reviennes avec la joie, par la grâce de Dieu ! »
Enfin le prêtre lui remit l'habit traditionnel du pèlerin « Romieu » : le chapeau rond à larges bords, droits et relevés, et la cape. Largement ouverte par devant, avec parfois un capuchon, elle couvrait le corps tout entier jusqu'aux pieds. C'était la pèlerine.
Avant de quitter Montpellier, Roch se rendit à l'église Notre-Dame des Tables, prier la Vierge Marie. Il se souvenait que c'était devant la Mère de Miséricorde que sa mère et son père avaient demandé à Dieu un enfant. À elle encore, Roch vint confier ses pèlerinages : celui de Rome et celui de toute sa vie !
Comme tous les pèlerins du Moyen Âge, il trouva sur le parcours des « hospices », « hospitals » « aumôneries » ou « maisons-Dieu », souvent édifiés hors les murs des remparts des villes. Ainsi, même après la fermeture des portes de la ville, les pèlerins y trouvaient le gîte, le vivre et le couvert. Au Moyen Âge, l'accueil du pèlerin est une des cinq œuvres de miséricorde.
Sur son périple qui le conduisit à Rome, Roch fit étape à Acquapendente, en Toscane. Cette région d'Italie était alors ravagée par une effroyable épidémie de peste qui décimait la population. Il demanda le chemin de l'hôpital où il fut reçu par un nommé Vincent. Ému par son jeune âge, ce dernier tenta de le dissuader d'entrer dans ce lieu où sévissait la contagion. Roch insista : n'est-ce pas là que sont ses frères en Christ ? La porte s'ouvrit enfin.
Dès le lendemain, Roch se fit infirmier et serviteur de tous. Comme les chirurgiens le lui avaient appris, il ouvrit les abcès à la lancette, essuya et nettoya les plaies. Une fois les soins fait, il priait et traçait le signe de la croix en invoquant Dieu, Trinité Sainte, pour la guérison du malade : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ! »
Roch savait qu'il n'était que l'humble instrument de la puissance régénératrice du Dieu de bonté qui guérit. Il visita et soigna les malades de maison en maison. Il resta trois mois dans la Ville, jusqu'à ce qu'elle fut délivrée de l'épidémie.
Mais au lieu de repartir directement vers Rome, il se rendit à Césène en Romagne. Là, il se fit à nouveau infirmier et consolateur des mourants. Après son passage, beaucoup furent guéris.
Roch arriva à Rome au début de l'année 1368. Il alla trouver le responsable de la Sacrée Pénitencerie auprès duquel il se confessa, avant de recevoir le Corps du Christ.
L'ecclésiastique lui demanda sa prière afin d'être préservé de la peste. Roch l'assura de son intercession, s'avança et, pour le préserver de la contagion, traça le signe de la croix sur le front du prélat, marque qui resta indélébile.
Soucieux de se ménager la protection du saint thaumaturge, le clerc obtint pour Roch une audience avec le pape Urbain V. Lorsque Roch s'avança et s'agenouilla devant le Pasteur universel de l'Église, celui-ci plein d'admiration lui dit : « Il me semble que tu viens du paradis ! »
Il fallait une personnalité exceptionnelle pour présider aux destinées de la chrétienté, en cette époque si sombre de son histoire : guerres dévastatrices, grandes compagnies, famines et épidémies. Urbain V, ancien Abbé de la Congrégation bénédictine de Saint-Victor de Marseille, avait enseigné le Droit à Montpellier, Toulouse et Paris. Ordonné évêque le 6 novembre 1362, puis intronisé Pape en Avignon par le Cardinal de Maguelonne, son plus cher désir fut de ramener la papauté à Rome.
Les factions romaines s'entre-déchirèrent à nouveau. Les princes italiens menacèrent sans cesse le pouvoir d'Urbain V qui dut quitter Rome pour retourner en Avignon.
Trois ans après son arrivée à Rome Roch quitta en 1371 cette ville dans laquelle il n’avait dévoilé ni son nom, ni son identité. Il savait que les provinces italiennes qu'il allait traverser pour regagner son pays natal étaient toujours la proie de la peste. Conscient du charisme reçu de Dieu, et dans son ardente charité, il voulait secourir ses frères malades.
Sur le chemin du retour, Roch passa par Rimini et retourna à Plaisance où sévissait la peste. Il se rendit à l'hôpital Notre-Dame de Bethléem, où il soigna les malades atteints de cette maladie.
Une nuit, alors qu'il dormait profondément, il fit un songe : une voix lui annonça qu'il allait à son tour souffrir du mal contagieux dont il soulageait autrui. Roch se réveilla au matin, le corps en feu. La fièvre brûlait sa peau et l'étreignait férocement. Le haut de sa cuisse le faisait horriblement souffrir. Le jeune pèlerin se réfugia dans la forêt de Sarmato toute proche, et, paisible, attendait de rencontrer son Seigneur.
Pour étancher sa soif intense, le Ciel fit alors jaillir une source d'eau vive du rocher où il s'était réfugié. Il s'y désaltéra à grands traits et lava sa plaie avec l'eau fraîche de la mystérieuse source, louant la Providence secourable qui plaça également près de lui un chien. Roch trouva refuge dans une anfractuosité naturelle du rocher.
Gothard Pallastrelli habitait non loin de là. Il avait quitté sa riche demeure de Plaisance pour se préserver de l'épidémie. Il avait remarqué que depuis quelques jours un de ses chiens, un jeune épagneul noir et blanc, avec la queue en trompette, saisissait dans sa gueule du pain à sa table et l'emportait au dehors. Intrigué par son manège, Gothard suivit le chien et découvrit Roch. Il fut ému à la vue de ce jeune homme en si grand dénuement. Il s'approcha de l'inconnu et lui demanda qui il était et de quoi il souffrait. Roch répondit : « Je suis un pestiféré, c'est pourquoi je te demande de partir, car tu risques d'être contaminé, toi aussi. » Gothard retourna dans sa villa, en méditant sur ce qu'il a vu. Son chien n'était-il pas plus charitable que lui ?
Honteux de sa lâcheté, il décida de retourner auprès du jeune malade. Surpris, Roch vit dans ce retour la volonté de Dieu. Il accepta à ses côtés le riche seigneur qui se fit alors serviteur du pauvre pèlerin. Craignant la contagion et ne voulant pas épouvanter les siens, Gothard décida de ne pas retourner chez lui. Le chien n'apporta plus de nourriture aux deux amis.
Le seigneur inquiet demanda: « Comment allons-nous faire pour trouver à manger ? » Roch répondit :« Prends ton manteau, et va quêter dans les environs » Ce fut une humiliation sans nom pour ce haut personnage, notoirement connu, mais, encouragé par Roch, il partit quêter pour l'amour de Dieu. Devant chaque porte, il tendit la main, mais la besace resta vide, alors que pleuvaient à profusion refus, injures et mauvais traitements. Il accueillit cependant toutes ces épreuves avec un bonheur qu'il n'avait encore jamais connu auparavant. Après de longs efforts, il ne rapporta au malade que deux petits pains.
Roch se réjouit de savoir que son bienfaiteur avait souffert pour l'amour de Jésus-Christ. Dès lors, ils partagèrent leur quotidien. Roch expliqua la Sainte Écriture au jeune seigneur et lui enseigna la toute-puissance et la miséricorde de Dieu. Comme le Précurseur Jean le Baptiste, il évoqua la pénitence, et comme le Christ, il rappela le pardon de Dieu. Du fond du cœur, il désira que son ami rencontre le Christ et sa Bonne Nouvelle et il pria dans le silence et la solitude de la forêt de Sarmato. Voyant son ami vivre ce qu'il enseignait, Gothard désira lui aussi de connaître la vie toute simple, toute sobre de pèlerin du Christ.
Un jour, tandis que Gothard revenait de la ville et regagnait la cabane, Roch entendit une voix appeler : « Roch ! » La voix mystérieuse annonça au jeune malade qu'il était guéri et qu'il devait reprendre le chemin de sa patrie. C'est ainsi que Gothard découvrit enfin le nom de celui qui avait désiré rester un pèlerin anonyme, un serviteur inutile.
Roch reprit sa marche en direction de l'Hérault. Traversant la Lombardie en direction de la province d'Angera, aux environs de Voghera, il fut arrêté par des soldats qui le prirent pour un espion à la solde du Pape. Conduit devant le gouverneur pour être interrogé, il déclara être un humble serviteur de Jésus-Christ, et demanda à ce titre qu'on le laisse passer son chemin. Cette réponse jugée équivoque, il fut jeté dans un cachot. Ce fut pour lui un purgatoire où il souffrit avec patience, dans l'abandon et la prière, les cinq dernières années de sa vie.
Le jeune Montpelliérain ne déclina jamais sa véritable identité qui aurait pourtant pu le sauver, le gouverneur étant son oncle maternel. Fidèle qu'il fut à rester jusqu'à la fin le pèlerin inconnu, humble et pauvre.
Pressentant que le Ciel allait l’appeler à quitter cette terre, pour le grand pèlerinage vers son Seigneur, Roch fit demander un prêtre au gardien de la prison, pour recevoir le sacrement du pardon. L'Ange de Dieu qui le réconfortait en ses derniers moments lui dit : « Roch, humble et loyal serviteur de Jésus, je suis envoyé à toi de la part de Dieu le Père tout-puissant, afin que tu lui présentes ton âme. Mais avant, fais-lui une requête, car de lui tu obtiendras ce que tu demanderas. » L'Ami de Dieu demanda alors que tous ceux qui, au nom de Jésus et Marie, feront appel à son intercession, soient affranchis et délivrés de toutes maladies contagieuses. Vers 1379, le lendemain de la fête de l'Assomption de la Vierge Marie, Roch entra avec joie dans sa pâque éternelle.
La veille, grâce à la croix rouge qui marquait sa poitrine, son oncle, le gouverneur, et sa vieille grand-mère maternelle reconnurent enfin l'illustre personnage dans l'anonyme prisonnier.
D'après les « Acta Breviora » (auteur anonyme latin), un Ange inscrivit son nom en lettres d'or sur une tablette, auprès de son corps transfiguré. Y était aussi contenu comment Dieu avait accordé grâce à sa demande. À savoir : que tous ceux qui honoreraient avec foi et humilité le glorieux Saint seraient protégés des épidémies de maladies contagieuses.
À ce jour, aucun historien n'a pu, même approximativement, situer l'endroit où se trouverait le tombeau du Saint, et l'église que l'on y aurait construite, où immédiatement commença sa dévotion. Sa fête était célébrée à Voghera.
À la fin du XVe siècle, les Vénitiens était sans cesse éprouvés par l'épidémie de peste. Pour conjurer ce fléau, ils fondèrent des confréries dédiées au Saint, avec la vocation toute spéciale de soigner et d'ensevelir les pestiférés. Mais seules les reliques du saint thaumaturge leur parurent être une protection vraiment efficace. Ils souhaitèrent donc les posséder pour protéger la ville. Selon une pratique fréquente à cette époque, ils décident de s'en emparer furtivement alors qu’elles étaient à Arles. L'enlèvement fut réalisé dans la nuit du 24 au 25 février 1485.
En 1489, pour abriter ce précieux dépôt, Venise fit ériger un riche sanctuaire, qui fut décoré par les plus illustres artistes du XVIe au XVIIIe siècle. Au XVIe siècle, sur le Campo San Rocco, on élèvera un somptueux palais : la « Scuola di San Rocco », siège de la confrérie qui allait devenir un foyer artistique (œuvres du Tintoret) et centre d'œuvres charitables, activités qui perdurent jusqu'à ce jour.
Sous le pontificat de Grégoire XIII, Saint-Roch fut introduit dans le martyrologue romain à la date du 16 août. Il était alors fêté non seulement à Maguelonne, son évêché d'origine, mais jusqu'au Danemark. Urbain VIII approuva solennellement son culte le 26 octobre 1629.
Le bon sens baptismal du peuple de Dieu a reconnu en saint Roch un témoin de Dieu proche des petits, des malades, des exclus. Par sa bonté, sa ferveur et son charisme de guérison, il conduisit à Dieu ceux qui étaient abandonné de tous. Son culte apparût au début du XVe siècle et se propagea avec une telle ferveur populaire, qu'il fut rapidement invoqué partout en Europe comme protecteur contre la peste et les maladies contagieuses.
Depuis le concile de Ferrare, après les graves ravages de ce mal venu d'Orient et transmis par les marins, en particulier à Venise, Marseille, Lisbonne, Anvers et en Allemagne, saint Roch est invoqué lors des épidémies de peste. Ce concile, menacé en 1439 par une épidémie de peste, aurait prescrit des prières publiques pour demander l'intercession de saint Roch.
Saint Roch est le saint représenté le plus fréquemment avec saint Jacques dans les églises ou au bord des rues ou sentiers empruntés par les chemins de St Jacques allant à Compostelle aussi bien en France qu'en Espagne car les pèlerins se plaçaient sous sa protection pour être préservés des maladies.
Saint Roch est le patron :
Messire Saint Roch, glorieux ami de Dieu, guérisseur des maladies de peau et de toutes sortes de pestilence, naquit vers 1350 sur les terres du Languedoc, en la ville de Montpellier, autrefois nommée Monté-Pestelario.
Ses parents, France et Jehan, étaient de nobles seigneurs terriens, véritablement nobles de la noblesse du cœur.
Ils étaient fort âgés et n'avaient point d'enfant. Dame France pria un jour le doux Jésus et sa très sainte mère la glorieuse Vierge Marie de lui donner un fils qui serait tout entier dévoué à Dieu. L'Ange du Seigneur la visita et lui dit : « Ô France, sois certaine que tu recevras sa grâce ». France et Jehan eurent un fils ; il avait à la naissance une croix rouge empreinte sur son côté droit et fut baptisé du nom de Roch.
Elevé de façon fort chrétienne, Roch éblouit les siens, pendant son enfance, par la pratique de ses vertus. On prétend même que, dès sa naissance, et pour faire pénitence, il refusait de téter sa mère le vendredi !
Son père mourut quand il était encore très jeune en lui laissant quatre commandements :
Sa mère mourut également quelques temps après. Il vendit alors tous ses biens, distribua l'argent aux pauvres et partit en pèlerinage pour Rome. Lorsqu'il fut en Italie, il arriva dans la ville d'Agripendante. Or celle-ci était ravagée par une épidémie de peste. Le mal tuait en quelques heures et la contagion était si rapide qu'il suffisait de regarder un pestiféré pour être atteint du mal.
Aussi quel émerveillement lorsque Roch se présenta à l'hôpital dont un dénommé Vincent avait la charge. Là, il guérissait les malades par le signe de la croix. De même fit-il à Césenne (Italie) qui, par lui, fut délivrée de la peste.
A Rome ensuite, un cardinal natif du pays de Bretaigne fut aussi guéri par lui. Le Pape le reçut, lui remit ses fautes, et il resta trois ans dans la ville sainte.
De nouveau, il repartit sur les routes. Il soigna encore les malades à Plaisance, mais là, il attrapa la maladie. Une nuit, l'ange du Seigneur le visita et lui dit : « Roch, très dévot à Notre Seigneur Jésus-Christ, éveille-toi et lève-toi, connais maintenant que tu es saisi de pestilence. »
Il fut alors chassé par ceux dont il avait guéri le corps mais qui n'étaient pas guéris en vérité. Il se réfugia dans la forêt. Pour apaiser sa fièvre et soigner sa pestilence, l'Ange du Seigneur fit jaillir une source. Pour apaiser sa faim terrestre, le chien du seigneur voisin nommé Gothard volait chaque jour un pain à son maître. Grande réflexion dut faire Monseigneur Roch sur la guérison véritable qui n'est pas celle du corps, mais de l'âme, et sur le fait qu'à vouloir guérir les autres, on attrape leur maladie !
Le seigneur Gothard, attiré par le manège de son chien, le suivit et découvrit Roch au fond de sa retraite. Il se convertit, vendit ses biens et prit à son tour l'habit de pèlerin.
L'Ange visita de nouveau Roch et lui dit : « Retourne en ton pays car tu seras délivré et guéri de la pestilence dont tu es oppressé. » Monseigneur Roch prit congé de Messire Gothard, le priant de ne jamais révéler son nom à quiconque, et reprit le chemin de Montpellier.
Passant par une province d'Alemaigne en guerre, il fut appréhendé comme espion et, refusant de dire son nom, il fut jeté en prison où il demeura cinq années, puis rendit son âme à Dieu après s'être confessé.
L'Ange de Dieu le conforta au moment de sa mort et une grande clarté merveilleuse et miraculeuse inonda sa cellule. On trouva dans celle-ci une inscription en lettres d'or disant que »Tous ceux qui prieront le glorieux Saint-Roch seront guéris de la peste." On découvrit la croix rouge sur sa poitrine. Sa grand-mère maternelle le reconnut. Il fut enseveli solennellement.
En la noble cité de Venise repose le corps du glorieux ami de Dieu, et tant de miracles ont eu lieu jusqu'à ce jour qu'il n'est pas possible de les raconter. Le premier eut lieu à Constance. En l'an 1414, le treizième jour du mois de juillet, le Concile de Constance se réunit. L'épidémie de peste survint. Un jeune homme, inspiré par l'Esprit Saint, demanda que l'on requière l'aide de Monseigneur Saint Roch et l'épidémie s'arrêta miraculeusement.
Depuis ce temps, dans toutes les provinces de France et d'Europe, le culte de saint Roch s'est répandu et il fut longtemps le saint le plus populaire dans les campagnes.
Sources |
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