L'église Saint-Julien de Condeissiat |
Dernière mise à jour le 17/02/2022 Plan du site Menu en haut de page Aide |
L'église est placée sous le vocable de saint Julien patron de la paroisse et de saint Laurent (en savoir plus sur saint Laurent). La recherche du saint Julien patron de la paroisse montre un minimum de quarante deux saints Julien. Sur l'arc de l'archivolte à la base du linteau, il est écrit « Saint-Julien martyr » ; trente-deux des saints précédemmennt cités sont martyrs. Il est possible de réduire le nombre de possibilités en éliminant ceux dont on ne sait que très peu de choses. Il est possible que saint Julien de Brioude soit le patron de l'église (en savoir plus sur saint Julien de Brioude).
En 912 ou 917 (début du Xe siècle), Ingelberge, femme de Guillaume d'Aquitaine, donna à l’Abbaye de Cluny des fonds qu'elle possédait, pour construire l'église entre autre...
L'église faisait partie des dotations primitives de la métropole de Lyon.
Lorsque l’archevêque GEBOIN (JUBIN) érigea le site situé rue Lanterne en prieuré pour le confier aux Chanoines de Saint-Ruf, ordre fondé en 1039 en Avignon, ainsi que d’autres biens situés en Bresse pour la plupart, une contestation provint de la part des moines de l’Ile-Barbe.
La cause fut soumise à jugement et l’archevêque HUGUES confirma, par un décret du 10 juillet 1092, les donations faites par son prédécesseur aux chanoines. Le pape Urbain II à son tour confirma ces donations dans une bulle datée du 19 septembre 1095.
« Est porté à la connaissance de tous les fils de l’Eglise de Lyon, d’aujourd’hui et de demain, que
moi Hugues, archevêque de Lyon, ait produit à Lyon un décret
pour Clément, abbé de l’Ile-Barbe et ses moines, et Arbert, abbé de Saint-Ruf et ses chanoines,
au sujet de l’église Sainte-Marie construite dans un quartier de la cité de Lyon sur la rive orientale de la Saône, et d’autres biens qui vont avec, à savoir l’église Saint-André et la chapelle du château de Corcy (ou bien de Courzieux), l’église Saint-Marcel et ses paroisses en intégralité, l’église Sainte-Marie avec sa paroisse en intégralité à La Boisse (ou bien au Bois-d’Oingt), la chapelle de Girieu (ou de Civrieux) et la chapelle de Montluel.
Dans ce décret, les causes des deux parties ayant été examinées avec soin,
nos frères évêques, à savoir Landri de Macon, Gauthier de Chalons, Hugues de Grenoble, et Jarente, abbé (de Sainte-Bénigne) à Dijon,
en présence de notre archevêque Gibelin d’Arles et des deux abbés, à savoir Arbert de Saint-Ruf et Clément de l’Ile-Barbe, qui étaient en conflit,
en présence de nos chanoines, à savoir Arbert archidiacre, Bladin doyen, Girin notre chapelain, Berard, Orsellus, Stephanus de Portu, et de plusieurs autres chanoines résidant au cloître,
ont jugé que Arbert et ses chanoines ont reçu toutes les églises susdites par donation et investiture que Gebuin, archevêque de Lyon, de bienheureuse mémoire, avait faite à l’église de Saint-Ruf, sur mon conseil et sous mon autorité (j'étais à l’époque évêque de Die et légat du Saint-Siège en cette région apostolique),
et ont décidé que toute plainte était suspendue et le droit de propriété perpétuel.
Approuvant, dans un respect et une saine soumission à notre Eglise, la donation de Monseigneur Geboin, archevêque de Lyon déjà cité, et le jugement de si grands hommes, nous accordons donc les églises susdites à Arbert de Saint-Ruf, à ses successeurs et à ses chanoines, et nous le confirmons par les présentes lettres.
Approuvant le don qu’avait fait Monseigneur Geboin, vénérable archevêque, nous accordons donc à Église de Saint-Ruf l'église Saint-Julien, sise sur le territoire dit de Condessiat, près de l’église dénommée Bienheureuse Marie, et ce qui va avec.
Cette charte a été faite à Lyon, le dix juillet mille quatre-vingt-douze après l’Incarnation du Seigneur,
en présence des témoins suivants qui l’ont approuvée :
Blandin doyen, Arbert archidiacre, Almannus camérier, Girin chapelain, Bérard, Orsollus, Aino, Bono et Odo chanoine et archiprêtre. »
L’Ordre de Saint-Ruf en fit une dépendance du prieuré de la Platière et en reçut confirmation des différents papes qui se succédèrent : Urbain II en 1092, Calixte II en 1123, Amastase IV en 1154, Urbain III en 1186, Innocent III en 1206, Innocent 8.
Dès le début du XIIIe siècle, les prieurs de la Platière s'appliquèrent à devenir seuls possesseurs de toutes les dîmes de la paroisse, en acquérant les droits de plusieurs autres codétenteurs.
Jusqu'en 1284, l'église fut desservie par un vicaire présenté par le prieur de la Platière et nommé par l'archevêque, puis ensuite par un chanoine de Saint-Ruf.
Le curé jouissait d'une rente noble et pouvait exiger une poule de chaque maison.
Construite au XIe-XIIe siècle, l'église romane fut saccagée par les troupes du sire de Beaujeu en 1376, ce qui nécessita d’importantes réparations qui ont peut-être un peu changé l’aspect de l’église primitive. La nef de l'église aurait brûlé et été reconstruite sans respecter son caractère. Une récente étude ou recherche dendrochronologique a tendance à démentir cette thèse car on trouve encore des bois très anciens dans la charpente et aucune trace de feu.
Le clocher fut démoli sous la Révolution sur ordre d'Albitte ; il fut reconstruit en 1862 sans tenir compte de sa forme première.
L'église est inscrite à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1927. Sont classés :
La façade nord. | L'église et son clocher. | L'abside. |
Le clocher se signale par un dôme octogonal, posé sur une souche carrée romane et coiffé d'une flèche dominicale (annonciatrice de la Franche Comté proche) qui culmine à 275 m au-dessus du niveau de la mer (environ 35 m du sol). il comporte aussi huit fenêtres, une coupole couverte d'ardoise, elle-même surmontée d’un clocheton à huit fenêtres avec une petite flèche, une croix et un coq. Cet ensemble un peu bizarre aurait été conçu pour éloigner la grêle.
L'abside. | La façade sud. | La façade ouest. |
Chapiteau représentant un pécheur avec un masque de démon. | Chapiteau représentant l'enfer figuré par un dragon ailé sortant de la gueule du démon. |
Nef de l'église. | Chœur. | Voûte du chœur. |
La nef, toute simple, à plafond plat plâtré, est éclairée par des fenêtres romanes et une ouverture circulaire au-dessus du portail. Elle se termine par un arc ogival qui ouvre sur la travée sous clocher où se trouve le chœur ; de chaque côté du chœur, un arc ouvre sur une chapelle latérale ; celle de droite a une fenêtre et une porte ; dans celle de gauche, la fenêtre est murée.
Au fond, l'abside est éclairée par cinq fenêtres romanes.
Saint Jean-Baptiste | Saint Julien de Lescar (en savoir plus sur saint Julien de Lescar). Il n'est pas certain que ce soit lui mais des indices le font penser : cet évêque est représenté sans crosse comme dans la cathédrale de Lescar. Il est possible qu'une statue de saint Julien ait été recherchée et qu'il y ait eu confusion entre saint Julien martyr patron de la paroisse et ce saint. Plusieurs Julien dont saint Julien du Mans furent évêques (en savoir plus sur saint Julien du Mans). | Ouverture latérale nord |
Des billettes et des étoiles sont peintes sur les parois latérales des ouvertures du chœur. Elles montrent que des anciennes peintures ont disparu. |
numéro 1 | numéro 2 | numéro 3 |
numéro 4 | numéro 5 | numéro 6 |
Des colonnettes, numérotées de 1 à 6 de gauche à droite, sont surmontées de chapiteaux sculptés et présentent des ornements divers : collerette, corbeille, longues tiges qui rappellent la sculpture brionnaise et se rapprochent des sculptures de Saint-Nizier-le-Désert.
Sources |
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