L'église Saint-Maurice de Neuville-les-Dames |
Dernière mise à jour le 17/02/2022 Plan du site Menu en haut de page Aide |
L'église Saint-Maurice de Neuville-les-Dames ne fait pas partie des églises romanes de la Dombes. Elle date de la fin du XIXe siècle. Elle interpelle le visiteur par :
Le 27 février 1856, le conseil municipal de Neuville-les-Dames demanda, à propos du chemin de fer Bourg-Mâcon, que la station soit établie à Vonnas. Ce fait peut paraître anodin, mais la gare de Vonnas fut utilisée pour approvisionner les céramiques de l'église Saint-Maurice de Neuville-les-Dames dont la construction s'est terminée trente-six ans plus tard.
Victor DUGAS fut élu maire de Neuville-les-Dames le 23 janvier 1881, puis réélu le 20 mai 1888. Le 1er février 1894 François VACHERESSE succéda à Victor DUGAS.
L'église ne serait sûrement pas ce qu'elle est sans cet homme.
Lui et sa famille savaient se dévouer pour des causes comme l'atteste le fait qui suit :
Durant la guerre de 1914-1918, Elisabeth Henriette Marie DESCOURS, femme de Paul DUGAS (lui-même fils de Victor DUGAS et de Françoise Jacquine Marie Alice BAROU de LA LOMBARDIÈRE de CANSON) créa l'hôpital auxiliaire numéro 6 à la Visitation de Bourg.
Pendant toutes les années de guerre, elle consacra à cette œuvre toute son énergie, y compris sa fortune, apportant aux blessés un réconfort matériel et moral avec une admirable ténacité et une totale abnégation.
Dès la mobilisation, elle fonda le poste de secours-infirmerie de la gare de Bourg et organisa matériellement et médicalement l'infirmerie-hôpital de Neuville-les-Dames de 420 lits. Elle reçut pour ces actions la médaille vermeille de la reconnaissance et fut nommée chevalier de la légion d'honneur.
L'église Saint-Maurice actuelle fut construite pour remplacer une précédente église Saint-Maurice, romane, construite au XIIe siècle dont le chœur était orienté vers l'est comme le veut la tradition. Les chanoinesses construisirent successivement trois églises dédiées à sainte Catherine d'Alexandrie :
Une chapelle se trouvait derrière ces deux églises, au milieu de la place du Chapitre actuelle. C'était un petit oratoire sous le vocable de saint Martin, appelé la chapelle de Marmont ou de Longes. Il avait été bâti par les SAUVAGE DE MARMONT, famille bressane titulaire d'un fief près de Vonnas. Elle fut consacrée en 1471. Les chanoinesses demandèrent à Monsieur CHARBONNIER DE GRANGEAC qui en avait hérité en même temps que de la seigneurie de Longes, de la démolir et de transporter les restes des châtelains de Longes dans l'église paroissiale. Elle fut démolie en 1744.
L'ancienne église paroissiale fut réparée plusieurs fois :Il est écrit dans le compte rendu du conseil municipal de Neuville-les-Dames en date du 19 décembre 1887 :
Le conseil vote une somme de 25000 francs à emprunter au Crédit Foncier sur 30 ans, à 6,2876%, constituant des annuités de 1562 francs.
Montant du devis : 94800 francs :
Engagement de la Fabrique | 50000 francs |
Matériaux de la vieille église | 2500 francs |
Vote du Conseil Municipal | 25000 francs |
Secours demandé | 17300 francs |
La Fabrique lança une souscription qui permit de rassembler 40000 francs dont 20000 francs apportés par Victor DUGAS. Deux personnes apportèrent 5000 francs, trois personnes 1000 francs. Les autres souscripteurs participèrent pour des montants allant de 1 franc à 50 francs.
Le 20 mai 1888, le Conseil municipal accepta une proposition de vente d'un terrain pour la nouvelle église de 281 m2 pour 843 francs.
Le 25 mai 1888, Tony Ferret, architecte départemental de l’Ain et inspecteur des travaux de l’église de Brou, adressa une lettre au Préfet et une lettre à Victor DUGAS, maire de Neuville-les-Dames. La lettre adressée au Préfet contient les termes de la lettre adressée au Maire.
Voir le contenu de la lettre au PréfetIl est facile d'imaginer le poids de Victor DUGAS quand il parle de plusieurs souscripteurs qui ne maintiendraient pas leurs souscriptions. Trois personnes ont apporté les trois quart de la souscription dont Victor DUGAS la moitié.
Masquer le contenuL’an mil huit cent quatre-vingt-huit et le vingt-deux du mois de juillet, le Conseil municipal de la Commune de Neuville les Dames étant réuni au lieu ordinaire de ses séances, Monsieur le Maire donne lecture d’une lettre de M le Préfet de l’Ain en date du 29 juin dernier, de laquelle il résulte que la décision du Comité des bâtiments diocésains, qui motive une deuxième fois le renvoi du projet de construction de l’église de Neuville est basée sur l’excédent de dépenses jugées inutile, qu’occasionnerait l’emplacement dont la déclivité rapide exige l’installation d’une crypte.
Et partant de ce principe, le Comité propose deux moyens qui lui semblent devoir sauvegarder les intérêts de cette entreprise
- Chercher un autre emplacement
- Ou renverser le plan du projet en plaçant l’entrée au point bas au lieu de la mettre au point élevé, qui est celui bordant la place principale de la Commune de Neuville les Dames
Le Conseil municipal
Considérant que dans le premier cas, l’acquisition d’un emplacement exigerait une dépense supérieure de plus de moitié au prix de revient de la crypte, déplacerait les intérêts commerciaux d’un quartier sans profit pour un autre qui ne pourrait se créer et ferait perdre au pays les avantages appréciables d’un embellissement,
Qu’à côté de ces considérations, il convient encore de remarquer que l’adoption d’un autre emplacement entraînerait le déplacement du presbytère actuel et de ses dépendances en provoquant sûrement une perte pour la commune.
Considérant que dans le deuxième cas, le conseil donné est encore plus difficile à suivre, s’il a pour but l’économie dans la dépense,
Car en plaçant la porte principale au point bas et sans s’arrêter à l’effet que produirait le chevet de l’église élevé sur la place du pays, tandis que l’entrée ferait face aux terres labourées, il faut tenir compte des difficultés d’accès qui seraient la conséquence de cette disposition du plan et surtout alors des dépenses quelles occasionneraient attendu qu’il faudrait établir un chemin de plus de cent mètres de développement se terminant par une impasse et dont la rampe d’après le rapport des hommes de l’art atteindrait de 0m20 à 0m30 par mètre ; qu’il faudrait aussi à cet effet exproprier des immeubles et traverser des jardins en bouleversant tout un quartier du bourg. La dépense de ce chef atteindrait au moins vingt mille francs.
Qu’alors si l’on considère que la crypte incriminée est simplement la conséquence de la différence de niveau du terrain ; qu’elle ne comporte aucun luxe, qu’elle sera en dehors du service du culte et pourra servir de salle de catéchisme, tandis que les parties voisines l’accompagnant serviraient de débarras et de chambre pour un calorifère , on reconnaîtra que le projet approuvé par le Conseil municipal est le plus avantageux.
Qu’en effet, si l’on admet l’établissement de l’entrée au point bas, et à moins d’enfuir le chevet de l’église en bordure sur la place, il faudra bien, de la porte au chœur, gagner la hauteur du dénivellement. Et alors quel avantage aura-t-on retiré si l’on supprime une crypte utilisable en la remplaçant par des perrons et un porche ?
Considérant qu’en adoptant la crypte, la dépense portera exclusivement sur des travaux de grosses maçonneries, et avec le perron et le porche la dépense portera non seulement sur des maçonneries de pierres de taille, mais aussi des massifs considérables devront les supporter.
Aussi l’église d’Auteuil dont M. Vaudremer est l’architecte, et qui comporte une crypte véritable fournit un exemple du parti tiré du dénivellement de l’emplacement.
L’église de Fourvière à Lyon bâtie dans les mêmes conditions justifie son plan par les nécessités de l’accès à l’édifice par le point haut.
De ces deux exemples pris au hasard sur cent autres il semble résulter que l’on doit édifier suivant les exigences de l’emplacement en réservant, avant tout les commodités, les usages et l’aspect.
Or la deuxième combinaison proposées par le Comité coûterait plus cher et serait incommode.
Considérant que d’après de nouveaux calculs de l’architecte, auteur du projet, en basant les évaluations sur le devis qui accompagne le projet et en examinant l’extrait du plan cadastral joint au dossier, on peut se rendre parfaitement compte de nos objections et en comparant entre elles les trois combinaisons on arrive à décomposer comme suit l’économie générale de cette affaire :
1 Projet du Conseil municipal sur un emplacement communal 98000 francs 2 Projet sans crypte, sur un emplacement horizontal à acquérir 102000 francs Montant des travaux diminués de la crypte 87000 francs Emplacement 15000 francs 3 Projet avec entrée au point bas 110000 francs Montant des travaux 90000 francs Expropriation et chemins 20000 francs Sur cet exposé, il est facile de conclure
Quant aux détails de constructions omis au devis et qui ne peuvent pas être prévus ainsi que l’affirme le rapport du Comité des bâtiments diocésains, ils doivent être aussi réservés dans les trois combinaisons indiquées et l’on observera que le deuxième projet nécessite en outre la construction d’un nouveau presbytère.
En conséquence, le Conseil municipal estime que dans l’intérêt financier de la Commune, dans le but de respecter les intérêts commerciaux engagée dans le voisinage de l’église, et à fin de profiter de cette combinaison pour embellir l’ensemble de la Commune par l’agrandissement de son champ de foire il convient de soumettre encore une fois ces différentes objections au Comité des bâtiments diocésains en insistant pour l’approbation du premier plan, en faisant en outre remarquer que le rejet des propositions du Conseil municipal pouvant faire échouer la réussite de ce projet priverait la Commune des libéralités particulières dont la majeure partie des habitants doit profiter en suite de l’exécution des travaux.
Fait et délibéré en séance les jours mois et an susdits.
Voici un extrait de la lettre du garde des sceaux datée du 19 janvier 1889 adressée au Préfet
Voir le contenu de la lettre du garde des sceauxIl serait intéressant de disposer des plans successifs réalisés et d'autres documents pour bien comprendre les demandes et en particulier les dernières.
Les plans initiaux sont très proches de la réalisation finale. Quelques différences apparaissent :
L'architecte et le conseil municipal ont réussi à convaincre du bien-fondé de leur projet sans devoir faire de modification.
Il semble que certains aménagements de l'église aient été financés directement par des donateurs. La présence de blasons sur les vitraux et sur la tribune en serait une conséquence. Ainsi, la tribune et un rehaussement du clocher et de son escalier d'accès aurait été financés par Victor DUGAS.
Des vitraux ne disposant pas de blasons, représentent des saints en lien avec des donateurs.
Malheureusement, le manque de documents ne permet pas de connaître tous les donateurs, le coût des vitraux, celui de la tribune, ...
L'église Saint-Maurice fut construite sur un terrain communal. La première pierre fut bénie le 13 octobre 1889. L'église, bénie le 23 août 1890, fut consacrée le 3 mai 1892. Le prix de la construction s'éleva à 108249 francs dont une subvention de 50000 francs fournie par la commune de Neuville-les-Dames. Le surplus provint de souscriptions recueillies par la fabrique. Une signature de Lucien Bégule avec l'année 1891 figure sur un vitrail de l'église Saint-Maurice de Neuville-les-Dames. Outre la date de réalisation, ceci montre que l'ensemble des vitraux fut l'objet d'une commande unique : Lucien Bégule signait un vitrail par commande.
Le 4 mars 1894, le décompte général des travaux de l'église fut approuvé pour un montant de 108248,75 francs;. Les honoraires de l'architecte Tony Ferret furent de 6127,31 francs. Le devis supplémentaire, essentiellement pour la construction de la crypte, est de 12026,91 francs.
Des pièces de charpente du clocher proviennent de l'ancienne église paroissiale.
Les pierres utilisées proviennent de cinq carrières :
Le Curé, Masset, a refusé de signer les procès-verbaux.
Le président de la fabrique, Paul DUGAS (fils de Victor DUGAS) était absent.
Ils ont remis des protestations annexées au dossier.
Façade ouest avec ses renforts et sa tourelle sud. | Façade sud | Un emplacement pour une porte a été prévu mais la porte n'a jamais été installée. |
Façade et transept sud. |
Façade est et cime du clocher |
Un soin particulier a été apporté à la décoration du clocher.
Céramiques du haut du clocher. Vingt-huit métopes numéro 88 ornent le sommet du clocher. |
Céramiques situées au-dessus de l'horloge. Vingt-quatre métopes numéro 89 ornent le milieu du clocher. |
Deux cadrans d'horloge numéro 215. |
Ainsi le clocher est orné par 54 céramiques décoratives. Les deux cadrans d'horloge semblent composés de vingt-cinq éléments.
Nef collatérale gauche | Nef principale | Nef collatérale droite |
Chapelle de la Vierge | En approchant du chœur | Chœur | Chapelle Saint-Maurice |
Nef collatérale droite | Nef principale | Nef collatérale gauche |
Deux autres présentations existent sur le site www.asso-eglise-saint-maurice.fr. Ces approches donnent plusieurs visions.
Chacune des rosaces est composée de neuf petits vitraux. S'il est couramment dit que l'église est ornée de 18 vitraux, il serait plus exact de dénombrer 34 vitraux pour en apprécier l'ampleur.
Il n'est pas possible de rentrer dans la logique qui a dicté le choix des personnages sans prendre en compte le contexte religieux de la fin du XIXe siècle.
Ce siècle a été marqué :
Baie numéro 01 Saint François-Xavier (en savoir plus sur saint François-Xavier) |
Baie numéro 00 Sacré-Cœur de Jésus |
Baie numéro 02 Saint Victor (en savoir plus sur saint Victor) |
Saint François-Xavier est représenté en train de baptiser. Sur la côte de la Pêcherie, la multitude de ceux qui recevaient le baptême était si grande, que François-Xavier, à force de baptiser, ne pouvait presque plus lever les bras. | Saint Victor est représenté en tenue militaire avec la palme du martyre. | |
Le soubassement représente un miracle de résurrection dans un cimetière. Il est écrit dans le procès de canonisation qu’il ressuscita quatre morts sur la côte de la Pêcherie. Deux morts furent ressuscités à Coulan, village de Travancor. |
Le soubassement représente la cène :
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Le soubassement représente saint Victor au moment de son martyre avec le pied coupé. L'aigle impérial et la couronne de laurier sont au pied de l'empereur. Un temple est visible au loin. Un ange lui apporte la palme du martyre et la couronne de sainteté. L’Empereur lui ordonna d’adorer une idole de Jupiter qu’on avait mise sur un autel avec de l’encens. Victor, saisi d'horreur, poussa l’autel avec son pied et le renversa ainsi que l’idole. Le prince, pour venger ses dieux, lui fit aussitôt couper le pied. Il eut finalement la tête tranchée. |
Voir saint François-Xavier sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr | Voir le Sacré-Cœur de Jésus sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr | Voir saint Victor sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr |
Le Sacré-Cœur de Jésus, représenté sur la baie numéro 00, fut l'objet d'une grande vénération à la fin du XIXe siècle suite à l'inscription officielle de sa fête au calendrier liturgique par le pape Pie IX le 23 août 1856.
Le blason de la famille DUGAS est placé de manière symétrique sur les deux vitraux situés de part et d'autre du vitrail central. Victor DUGAS a probablement financé ces deux vitraux, celui de droite représente son saint patron.
Le blason de la famille BAROU DE LA LOMBARDIÈRE DE CANSON est présent sur le vitrail de saint François-Xavier, patron du grand-père de la femme de Victor DUGAS, Françoise Jacquine Marie Alice BAROU DE LA LOMBARDIÈRE DE CANSON.
Baie numéro 03 Marie Immaculée |
Baie numéro 04 Saint Maurice (en savoir plus sur saint Maurice) |
Marie est représentée avec la lune sous ses pieds et avec des étoiles autour de la tête. Il s'agit d'une partie de la description de la femme dans le livre de l'Apocalypse. | Saint Maurice est représenté avec la palme du martyre et la lance. Une tradition veut que le soldat romain qui a percé le flanc du Christ sur la Croix à l’aide de sa lance se nomme Longinus (en français Longin) et que saint Maurice aurait possédé cette lance. |
Le soubassement qui a été refait en 1946 par Luc Barbier représente la Sainte famille dans l'atelier de Joseph. Jésus fabrique une croix pendant que ses parents l'observent. Joseph a suspendu son travail, un marteau à la main. Marie s'est arrêtée de filer. La signature « L. BEGVLE LYON.1891 » figure à la base du soubassement. Seul ce vitrail est signé, ce qui signifie que tous les vitraux de l'église ont fait l'objet d'une commande unique. | Le soubassement représente le martyre de saint Maurice. L'étendard de la légion est à terre. Saint Maurice et ses hommes prient le ciel. Ils n'ont pas d'armes face à leurs bourreaux armés de lances. |
Voir Marie Immaculée sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr | Voir saint Maucice sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr |
Marie Immaculée est représentée sur la baie numéro 03 en référence au dogme de l'Immaculée Conception promulgué le 8 décembre 1854. De plus Marie, mère de Jésus, ne pouvait qu'être proche de son fils donc proche de son cœur.
Saint Maurice représenté sur la baie numéro 05 est le patron de la paroisse.
Le blason de la famille DUGAS figure à gauche de ces deux vitraux. Le blason de la famille de Pierre-Henri DE LESTAPIS, gendre de Victor DUGAS, figure à droite du vitrail de saint Maurice. Le blason de la famille BAROU DE LA LOMBARDIÈRE DE CANSON figure à droite du vitrail de Marie Immaculée. D'après une photo, ce blason remplace un blason qui figurait sur le soubassement initial ou son projet.
Baie numéro 105 rosace |
Baie numéro 05 Sainte Marie-Madeleine |
Baie numéro 06 Sainte Catherine (en savoir plus sur sainte Catherine d'Alexandrie) |
Baie numéro 106 rosace |
Sainte Marie Madeleine est représentée avec de longs cheveux et un vase de parfum à ses pieds : ayant entendu dire que Jésus Christ dînait chez Simon le lépreux, Magdeleine y alla avec empressement, et n’osant pas, en sa qualité de pécheresse, se mêler avec les justes, elle resta aux pieds du Seigneur, qu’elle lava de ses larmes, essuya avec ses cheveux et parfuma d’une essence précieuse. Elle porte une croix : elle était sans doute au pied de la croix lors de la passion ; ce fut à elle que Jésus Christ apparut en premier après sa résurrection. | Sainte Catherine est représentée avec une couronne royale sur la tête, la palme du martyre et de la virginité, une épée et une roue à crochets . Catherine, fille du roi Costus, se refusa à l'empereur Maxence qui fit réaliser une machine à quatre roues garnies de scies de fer et de clous très aigus pour la martyriser ; la machine fut miraculeusement détruite ; l'épée symbolise son martyre par décapitation. | ||
Le soubassement représente une scène en deux temps sur deux plans :
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Sainte Catherine est la patronne des chanoinesses ; le soubassement représente les chanoinesses en prière, revêtues de l'aumuse et de leur coiffe appelée « petit mari ». | ||
Voir sainte Marie Madeleinse sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr | Voir sainte Catherine d'Alexandrie sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr |
Les baies numéros 105 et 106 sont situées en haut du transept. Elles l'éclairent et servent de décoration extérieure à l'édifice. De l'intérieur de l'église, elles ne se remarquent pas spontanément.
Sainte Marie Madeleine représentée sur la baie numéro 05 était proche de Jésus donc du Sacré-Cœur.
Sainte Catherine d'Alexandrie représentée sur la baie numéro 06 était la patronne des chanoinesses. Il est logique qu'elle soit placée à côté du patron de la paroisse.
Trois blasons sont représentés sur ce vitrail. Ce sont les blasons des familles LA FLÉCHÈRE DE BEAUREGARD, SAINT-JULIEN, DURAND-DE-GEVIGNEY, descendantes d'Adélaïde DE BERBIS ancienne chanoinesse devenue Madame JUSSIEU DE SAINT-JULIEN.
Baie numéro 07 Saint Jean |
Baie numéro 08 Saint Pierre |
Saint Jean est représenté les yeux levés au ciel, une main levée et une coupe dans l'autre main. La position de sa première main peut signifier son attention, la transmission d'une parole. Le pontife des idoles, Aristodème, donna du poison à deux condamnés à mort. À peine l’eurent-ils pris qu’ils rendirent l’âme. L’apôtre prit la coupe et se fortifiant du signe de la croix, avala tout le poison sans éprouver aucun mal, ce qui incita tous les assistants à louer Dieu. Puis il donna sa tunique à Aristodème et lui dit : « Va la mettre sur les corps de ceux qui sont morts et dis : 'L’apôtre de Jésus Christ m’a envoyé vers vous pour vous ressusciter au nom de Jésus Christ'. » Il l’eut à peine fait qu'ils ressuscitèrent. | Saint Pierre est représenté les yeux levés au ciel avec deux clefs, une pour le royaume céleste et une pour le royaume terrestre. |
Ce vitrail n'a pas de soubassement car une porte avait été prévue en-dessous. La porte n'a jamais été posée. | Le soubassement représente la scène durant laquelle Jésus demande par trois fois à Pierre s'il l'aime en référence aux trois foix où il l'a renié. Jésus donne à Pierre les clefs du royaume des cieux et lui confie ses brebis. |
Voir saint Jean sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr | Voir saint Pierre sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr |
Saint Jean, représenté sur la baie numéro 07, était l'apôtre le plus proche de Jésus. Il est représenté avec la tête contre son cœur sur le soubassement de la baie numéro 00. En vis-à-vis sur la baie numéro 08 est représenté un autre apôtre saint Pierre, symbole de l'infaillibilité pontificale proclamée lors du concile Vatican I en 1870.
avant restauration | |
Baie numéro 09 Saint François de Sales (en savoir plus sur saint François de Sales) |
Baie numéro 10 Saint Anthelme (en savoir plus sur saint Anthelme) |
Saint François de Sales est représenté une main levée, un livre dans l'autre sur lequel il est écrit VIE DEVOTE. Il porte l'étole sur une chasuble. La position de la main peut être la main qui attire l'attention et qui enseigne. François de Sales a beaucoup enseigné et prêché. L'Introduction à la vie dévote est un livre qui fut traduit dans de nombreuses langues et qu'Henri IV prenait un plaisir incroyable à lire. Il n'est pas représenté avec les attributs de l'évêque. Il était évêque de Genève exilé à Annecy. | Saint Anthelme est représenté les yeux levés vers le ciel en habit de chartreux avec les attributs de l'évêque. Il fut général des Chartreux puis évêque de Belley. |
Le soubassement refait en 1946 par Luc Barbier représente saint François de Sales en train d'enseigner. Nous ne disposons pas de photos du soubassement initial réalisé par Lucien Bégule. | Le soubassement représente Saint Anthelme distribuant du pain à des pauvres. Etant à Portes, saint Anthelme fit face à une famine durant laquelle il fit une distribution de blé aux pauvres pour soulager leurs besoins les plus pressants, et ordonna d’en prêter, sur parole, à tous les laboureurs pour ensemencer leurs terres. Quand les greniers furent épuisés, plein de confiance, il ordonna de faire des distributions aux pauvres et le blé regorgea de toutes parts. |
Voir saint François de Sales sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr | Voir saint Anthelme sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr |
Saint François de Sales, représenté sur la baie numéro 09, est un saint qui vécut peu de temps après saint François-Xavier. Si saint François-Xavier fut missionnaire à l'action déterminante, saint François de Sales fut un évangélisateur qui sut trouver les bons arguments face au protestantisme. C'était un homme doux qui enseignait qu'il était possible de devenir saint en effectuant son devoir quotidien.
Baie numéro 11 Saint Pierre Chanel (en savoir plus sur saint Pierre Chanel) |
Baie numéro 12 Saint Vincent de Paul (en savoir plus sur saint Vincent de Paul) |
Saint Pierre Chanel est représenté avec la palme du martyre et une herminette à ses pieds. Cet outil de charpentier a été utilisé pour son martyre. Sur le vitrail est inscrit "B. P. CHANEL", car Pierre Chanel a été béatifié par Léon XIII le 16 novembre 1889, deux ans avant la réalisation du vitrail, puis canonisé par Pie XII le 13 juin 1954. | Saint Vincent de Paul est représenté tenant un enfant dans les bras, en référence à l'Œuvre des enfants trouvés qu'il a fondé pour accueillir les nombreux enfants nés du libertinage ou dans la misère, souvent exposés aux portes des églises ou dans les places publiques. |
Le soubassement refait en 1946 par Luc Barbier représente le martyre de saint Pierre Chanel. Deux des armes qui ont été utilisées pour son martyre sont représentées. | Le soubassement représente saint Vincent de Paul remettant le règlement de vingt-quatre pages manuscrites à la première présidente des « Dames de la charité », Françoise Baschet de La Chassagne entourée de ses co-équipières dans la chapelle de l’ancien hôpital de Châtillon-sur-Chalaronne. |
Voir saint Pierre Chanel sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr | Voir saint Vincent de Paul sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr |
Saint Pierre Chanel, représenté sur la baie numéro 11, est né à Cuet village pas très éloigné de Neuville-les-Dames. Il était mariste et a participé activement à la création de cette congrégation. Il vécut à l'époque de saint Jean-Marie Vianney, le curé d'Ars.
Saint Vincent de Paul, représenté sur la baie numéro 12, vécut à l'époque de saint François de Sales qu'il connaissait très bien. Il fut supérieur d'un couvent de religieuses de la Visitation à la demande de saint François de Sales. Il passa cinq mois à Châtillon-sur-Chalaronne. La première confrérie des Dames de la Charité fut fondée canoniquement à Châtillon le 8 décembre 1617.
Baie numéro 13 Saint Trivier (en savoir plus sur saint Trivier) |
Baie numéro 14 Saint Bonet (en savoir plus sur saint Bonet) |
Saint Trivier est représenté en habit monastique avec une croix à la main. | Saint Bonet est représenté les yeux levés en l'air, montrant le ciel d'une main et tenant de l'autre une crosse et un rouleau. |
Voir saint Trivier sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr | Voir saint Bonet sur www.asso-eglise-saint-maurice.fr |
Auncune scène n'est représentée sur les soubassements de ces vitraux qui sont cachés par les confessionnaux.
Saint Trivier, représenté sur la baie numéro 13, d'abord moine à Thérouanne, finit sa vie à Utinges après y avoir ramené deux captifs. Ses reliques furent transportées dans un monastère dit de Saint-Pierre, bâti sur le chemin de Saint-Trivier à Chaleins. Elles allèrent de là enrichir le monastère de Neuville-les-Dames où elles périrent dans un incendie.
Saint Bonet plus connu sous le nom de saint Bonnet, représenté sur la baie numéro 14, fut évêque de Clermont à la suite de son frère saint Avit II. Il finit ses jours au monastère de l’Ile-Barbe près de Lyon, où il mourut le 15 janvier 709. Inhumé à Lyon, son corps fut transféré à Clermont 11 ans plus tard. L’immense procession qui suivit la dépouille de l’Évêque le long de la voie aquitaine, fit une première étape à l’emplacement du lieu-dit Saint-Bonnet-le-Froid. La chapelle dans laquelle fut déposé son corps, incendiée sous la Révolution, fut reconstruite grâce au philosophe Antoine Blanc de Saint-Bonnet. Une de ses descendantes fait partie des donateurs au profit de l'église Saint-Maurice.
Décoration des voûtes | Décoration d'une voûte |
Huit rosaces numéro 229 | Dix-huit métopes numéro 82 dans la nef et neuf dans le chœur |
Ainsi l'intérieur de l'église est orné de quarante-deux céramiques décoratives.
Au total, quatre-vingt-seize céramiques décorent l'église Saint-Maurice de Neuville-les-Dames.
Les chapiteaux du chœur et du transept ont été sculptés en empruntant les thématiques romanes. Leur construction est identique et la symbolique des feuillages est utilisée. (Voir les composants d'un chapiteau roman.)
Les chapiteaux de la nef ne sont pas sculptés. |
Autel de chapelle de la Vierge | Autel principal | Autel de la chapelle Saint-Maurice |
Stalles provenant de l'ancienne église Sainte-Catherine des chanoinesses |
Stalles de présidence |
Ambon | Vierge | Saint Maurice |
Vers 1770, les chanoinesses firent reconstruire leur église. En 1772, le compte des dépenses casuelles du Chapitre mentionne une dépense conséquente pour la refonte de la cloche.
Comme beaucoup d’autres cloches, elle fut descendue pendant la Révolution et envoyée à la fonderie de Pont-de-Vaux pour y être transformée en canons. Elle échappa à la fonderie et les habitants de Cruzille-les-Mépillat l'ont récupérée pour l’installer dans leur clocher.
En 1821, le maire de Neuville-les-Dames mentionna dans une lettre au préfet une cloche dont les habitants de Cruzille s'étaient, dit-on, emparés. Il la réclama en vain à plusieurs reprises. Vers 1970 la cloche fendue fut descendue et rachetée par la commune de Neuville puis déposée dans l'église actuelle.
Cette cloche comporte l’inscription suivante :
ILLVSTRISSIME ET REVERENDISSIME SEIGNEUR MONSEIGNEVR ANTOINE DE MALVIN DE MONTAZET ARCHEVEQUE ET COMTE DE LYON
PRIMAT DE FRANCE ET A FRANCOISE DE TENAY SAINT CHRISTOPHE DOYENNE DES COMTESSE DE NEUVILLE
ME PIERRE SOLUMIEUX CURE ME CLAUDE BRUNARD VICAIRE 1772.
Quatre têtes d’angelots dans un triangle ornent le haut de la cloche.
En bas sont représentés un calvaire avec Marie Madeleine aux pieds du Christ et la Vierge à l’enfant.
L'entrée de la crypte | La salle principale vue de l'entrée |
La chapelle de la crypte vue de l'entrée |
Baie 01 | Baie 00 | Baie 02 |
Les vitraux ont été réalisés en 1983 par Claude Baillon dont l'atelier est à Millau.
La chapelle de la crypte vue de l'autel | En sortant de la crypte |
Sources |
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