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Saint Allyre ou saint Illidius



Dernière mise à jour
le 17/02/2022

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Aide
Fête 5 juin
Mort385
Fonction évêque de Clermont (4e)
Saints contemporains
NomNaissanceMortFonction
saint Damase I384pape (37e)
saint Euloge387
saint Eusèbevers l’an 400évêque de Bologne
saint Cyrille de Jérusalem387docteur de l’Église
saint Philastre397évêque de Brescia
saint Jean Colobos, Jean de Lyopolys, Jean l’obéissant394
saint Gaudencevers l’an 368évêque de Rimini
saint Honorat (évêque de Verceil)397évêque de Verceil
saint Épiphane402évêque de Chypre
sainte Monique387
saint Optat de Milev384
saint Fortunatvers l’an 400
saint Hilaire de Poitiers367évêque de Poitiers
docteur de l’Église
saint Julien de Lescar400évêque de Lescar
saint Basile le Grand25/01/390docteur de l’Église
saint Satyro, Satyrevers l’an 377
saint Allyre, Illidius385évêque de Clermont (4e)
saint Grégoire de Nysse394
saint Viateurvers l’an 390
saint Mélèce d’Antioche381
saint Just de Lyon02/09/390évêque de Lyon (13e)
saint Pierre de Sébaste391
saint Valérien d’Aquilée388évêque d’Aquilée
saint Amphiloquevers l’an 394
saint Athanase d’Alexandrievers l’an 29603/05/373père de l’Église
patriarche d’Alexandrie
saint Martin de Tours316397évêque de Tours (3e)
saint Ambroise de Milan33904/04/397docteur de l’Église
évêque de Milan
saint Jérôme347420docteur de l’Église
père de l’Église
archevêque de Milan
saint Paulin de Nole353431évêque de Nole
saint Augustin13/11/35428/08/430docteur de l’Église
évêque d’Hippone
saint Sulpice Sévère363410
Hommes contemporains
NomNaissanceMortFonction
Godemar I vers l’an 395
Athanaric 21/01/381 roi wisigoth
Événements religieux
DésignationDate
Concile de Valence 374
Concile d’Aquilée 381
Concile de Constantinople 381
Concile de Rome 382
Concile de Constantinople 382
Concile de Constantinople 383
Concile de Bordeaux 384

Saint Austremoine fut le premier évêque des Arvernes, saint Allyre, le quatrième.

Saint Grégoire de Tours écrit que cet évêque mourut très âgé et qu’il avait acquis une telle réputation de sainteté que son nom était connu et vénéré dans toutes les provinces de Gaule. Après sa mort, il s’opéra un si grand nombre de miracles qu’il est impossible de les citer tous. Voici ce que rapporte Jacques Branche de plus intéressant et de plus remarquable sur saint Allyre :

Allyre descendait des anciens comtes et princes de Dallet, en Auvergne. Ses illustres aïeux avaient été convertis à la foi par saint Austremoine qui les avait baptisés. Ensuite, cette noble famille s’était toujours distinguée par sa piété et sa charité. Dès son bas âge, le jeune Allyre sentit un vif attrait pour le service de Dieu. Il se livra avec ardeur à l’étude et à la prière. Il fit tellement de progrès dans les sciences qu’il devint l’homme le plus savant de son siècle. Avec une âme aussi pure et aussi droite que la sienne, l’état ecclésiastique devait être le but de ses aspirations. Aussi ce fut celui qu’il embrassa de préférence à tout autre quand il eut l’âge requis.

« Son savoir, sa douceur, sa modestie, sa vie intègre, son zèle pour la gloire de Dieu et celle de son Église, son affabilité, sa noble et digne prestance le firent choisir, quoique bien jeune encore, pour être évêque de la ville d’Auvergne. Quand il eut pris possession de sa nouvelle charge, Dieu lui accorda à cause de ses grandes vertus et en faveur de son Église le don des miracles. » En voici quelques-uns tirés de Jacques Branche et de saint Grégoire de Tours :

« Ce prélat avait un oncle nommé Corbe, privé de postérité. C’était un des premiers et des plus riches seigneurs du pays. Homme de bien aimant les pauvres, il voulait que toute sa fortune fût employée pour de bonnes œuvres. Comme il était tombé malade, il donna à cet effet par testament tout ce qu’il possédait à son neveu Allyre. Après la mort de cet oncle, les membres frustrés de la famille contestèrent la donation. Allyre, sans s’émouvoir le moins du monde de ce vil procédé, leur dit : “Si vous voulez, nous ferons trancher cette difficulté par le mort lui-même”. Ils acceptèrent d’autant plus volontiers cette proposition qu’ils croyaient tout à fait impossible au mort de faire une réponse. Au jour fixé, on se rendit sur le tombeau de Corbe, où Allyre, après avoir fait une courte, mais fervente prière à Dieu, adressa ces mots au défunt : “Je vous commande de la part du Dieu vivant, créateur de toutes choses, vous qui dormez du sommeil de la mort dans ce champ de repos, de nous dire à qui vous avez laissé vos biens”. Une voix sépulcrale sortant de la terre répondit : “C’est à vous, prêtre du vrai Dieu que ces biens appartiennent légitimement, c’est à vous et à vous seul que je les ai donnés”. Ces paroles jetèrent tant d’effroi dans l’âme des réclamants qu’ils laissèrent à l’évêque les biens légués par l’oncle. »

« Trois jeunes gens des plus illustres maisons d’Auvergne, qui faisaient la joie de leurs parents et l’espoir de la ville, l’un appelé Alexandre, l’autre Floride et le troisième Prudent, étaient morts à la suite d’une chute malheureuse. Leurs familles étaient dans le désespoir et la désolation. Allyre fut vivement ému en apprenant cette triste nouvelle. Il se rendit auprès de ces jeunes gens qu’on allait porter dans la tombe, les prit par la main et les ressuscita au nom du Christ en présence d’une foule nombreuse composée de chrétiens et d’idolâtres. Ces derniers furent tellement frappés à la vue de ce miracle que plusieurs d’entre eux se convertirent et demandèrent le baptême. »

Comme l’évêque avait fait construire dans sa ville épiscopale une chapelle dédiée au pape saint Clément, dont le martyre était rempli de merveilles, il voulut enrichir ladite chapelle de quelques reliques de ce saint. Dans ce but, il fit lui-même le voyage de la Chersonèse, située au-delà de la mer du Pont. Arrivé dans ce lieu, il eut le bonheur de pénétrer dans le temple miraculeux qui se trouvait en partie dans la mer. C’est dans ce temple qu’était renfermé le corps du vénérable martyr. Là, s’étant jeté à genoux et mis en prières, il obtint par un éclatant prodige un des bras du Saint qui de lui-même sortit du tombeau comme pour donner à entendre que l’objet tant désiré était à sa disposition. Le prélat prit avec respect ce bras du martyr et à son retour en Auvergne, le plaça pieusement dans la chapelle qu’il avait fait construire en son honneur.

Allyre avait dans sa ville épiscopale deux chapelles de prédilection où il aimait se rendre la nuit et le jour pour adorer Dieu. L’une était celle de Notre-Dame-d’Entre-Saints fondée par saint Austremoine lui-même en l’honneur de la Sainte Vierge et l’autre, celle de Saint-Clément qui était son œuvre. Jaloux des conversions et des nombreuses grâces qu’il obtenait dans ces deux sanctuaires, le démon lui dressait chaque nuit des pièges pour l’en éloigner. Tantôt, il se présentait à l’évêque sous une forme humaine pour le caresser et le gourmander, tantôt sous la forme d’un animal féroce et furieux pour le jeter dans l’épouvante et l’effroi. Allyre en riait intérieurement et d’un signe de croix accompagné du Vade Satana de l’Évangile, le fantôme infernal s’évanouissait et ne pouvait pas lui nuire.

Il y avait sur l’Allier, à deux lieues de la ville d’Auvergne, un pont connu sous le nom de Rambaut. Ce pont était infesté par un démon depuis quelques mois ; toutes les personnes qui se hasardaient à le traverser étaient saisies par un être invisible qui les jetait à l’eau et les faisait assez souvent se noyer. Allyre en fut informé. Après avoir mortifié son corps et s’être livré à un redoublement d’austérités, de veilles et de prières, il se rendit en procession, accompagné de son clergé, vers le pont maudit. Il commanda à l’esprit mauvais de se retirer de ce lieu. Le démon lui obéit immédiatement. À partir de ce jour, le passage du pont n’offrit plus aucun danger.

Ce fut indubitablement pendant les premières années de l’épiscopat d’Allyre que saint Irénée, évêque de Lyon, réunit dans cette ville deux conciles qu’il présida lui-même. Le premier qui s’est tenu en 184 était composé de douze évêques des Gaules qui condamnèrent l’hérésie de Valentin que saint Grégoire de Tours place, par erreur de date, 68 ans plus tard sous le règne de Dèce. Le second était composé de treize évêques, également des Gaules qui réglèrent en 188 le jour où devait être célébrée la fête de Pâques. Quoique rien ne nous le prouve, il est plus que probable qu’Allyre fut présent à ces deux conciles dont on ne sait, d’ailleurs, le nom d’aucun des évêques qui y assistèrent.

La réputation des miracles de ce prélat dont la parole mettait en fuite les démons se répandit tellement au loin dans les provinces des Gaules qu’il fut demandé à Trèves par un empereur païen dont saint Grégoire de Tours qui rapporte le fait ne dit pas nettement le nom. Launoy et ses partisans ainsi que le chanoine Dufraisse disent, sans aucune preuve, que cet empereur était Clément-Maxime. Ils ont adopté ce nom pour démontrer que saint Austremoine n’a pu venir en Auvergne qu’en 250. Au reste, ajoutent-ils avec le plus grand aplomb, il n’y a eu que cet empereur qui résida à Trèves. N’en déplaise aux adeptes de Launoy, plusieurs autres empereurs romains ont résidé à Trèves. Voici ce que dit Coiffier : « La Gaule a eu pendant 13 ans en continu cinq empereurs rivaux de ceux de Rome vers la fin du second siècle et le commencement du troisième. L’un d’entre eux, nommé Posthume, y régna en maître et paisiblement plusieurs années. » Ne serait-ce pas de lui que saint Grégoire de Tours aurait voulu parler dans ce qu’il nous raconte ?

Quoique déjà très âgé, Allyre se rendit à Trèves. À son arrivée, l’Empereur lui présenta sa fille, possédée du démon, et le supplia de la guérir. Allyre passa la journée en prières, puis mettant ses doigts dans la bouche de la possédée, il en fit sortir l’esprit de ténèbres qui la tenait depuis longtemps sous son joug. L’Empereur dont la tristesse et la peine firent place au bonheur et à la joie offrit une partie de ses trésors à son bienfaiteur. L’Évêque les refusa et demanda seulement que son diocèse ait la possibilité de payer en argent ce qu’il payait à l’État en denrées et en vins. L’empereur accéda volontiers à cette demande. L’Auvergne fut délivrée d’un impôt en nature très gênant à cause des dépenses dues aux transports.

À son retour de Trèves, Allyre fut pris d’une fièvre violente qui le força, en entrant dans les Gaules, à s’aliter dans le premier bourg qu’il rencontra. Peu après, il y mourut paisiblement de la mort du juste, un 5 juin, mais pas le 5 juin 387 comme l’affirme Gonod dans la Chronologie des évêques de Clermont. Son corps fut transporté dans la ville d’Auvergne où il fut enseveli comme il en avait souvent témoigné le désir dans l’église de Notre-Dames-d’Entre-Saints. Une foule de miracles s’opérèrent sur son tombeau. Saint Grégoire de Tours affirme qu’il y fut lui-même guéri miraculeusement d’une maladie mortelle.

L’épiscopat d’Allyre brilla encore grâce aux vertus de deux autres personnages, Trigide, frère du prélat, et Juste, son archidiacre. Le premier, qui était recteur-archidiacre de l’église Saint-André de Clermont opéra de nombreux miracles et mourut un 16 février à l’âge de soixante-quinze ans. Il était reconnu pour ses mérites et ses bonnes œuvres. Il fut enterré dans le chœur de sa propre église. Le second, qui était d’une sainteté éminente, fut associé par le prélat comme coadjuteur à son ministère pastoral. Plusieurs auteurs lui ont donné le titre d’évêque de Clermont. Il fut enterré sous ce nom près du tombeau de saint Allyre.

Sources
  • Nominis
  • L’Auvergne chrétienne du premier siècle à 1880, par un Auvergnat.