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Les seigneurs de Bresse



Dernière mise à jour
le 17/02/2022

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La Bresse, appelée en latin Brexia ou Brixia, dans les auteurs du neuvième siècle et des suivants, tire son nom, suivant M. de Valois, d'une grande forêt qui s'étendait depuis le Rhône jusqu'à Châlon, et qu'on nommait Brixius Saltus. Ce Pays avant l'existence de cette forêt, était habité, sous les empereurs romains, par les Ségusiens ou Sébusiens, originaires du Forez, que les Eduens avaient subjugués. C'est pour cette raison que César les appelle Clientes Æduorum. L'étendue en 1818 de la Bresse est de seize lieues, ou environ, en tous sens, et ses limites sont :

En 1818, on divisait la Bresse en haute ou pays de Revermont, et en basse située à l'ouest de la haute. Au commencement du cinquième siècle, elle tomba sous la domination des Bourguignons, dont le royaume ayant été conquis par les enfants de Clovis, elle devint une province de France. Mais dans la suite elle rentra dans le second royaume de Bourgogne qui se forma vers la fin du neuvième siècle. Les rois de cette dernière monarchie étant parvenus à l'empire, plusieurs seigneurs de Bresse, sous l'empereur Henri III, profitèrent de leur éloignement pour s'emparer de cette province, qu'ils partagèrent entre eux. Les principaux furent les sires de Baugé, les sires de Coligny, ceux de Thoire et les seigneurs de Villars.

Les sires de Baugé ou de Bagé étaient proprement les véritables seigneurs de la Bresse, et qu'ils y exerçaient les droits de souveraineté. Leur état tirait son nom de la capitale, et renfermait, outre cette ville, celle de Bourg, de Châtillon, de Saint-Trivier, de Pont-de-Vesle, de Cuiseri, de Mirbel, et tout le pays qu'on appelle aujourd'hui la basse Bresse et Dombes, depuis Cuiseri jusqu'aux portes de Lyon,et depuis Baugé jusqu'à Lyon.

Guichenon, suivi de beaucoup, et guidé par Fustailler et Bugnon, ses contemporains, donne pour premier seigneur de Baugé un Wigues, ou Hugues, qu'il fait en même temps comte et marquis. Il semble que ce Hugues n'est autre que Hugues le Noir, fils puîné de Richard le Justicier, duc de Bourgogne, qui lui donna, dans le partage de ses états, la Bresse, le Mâconnais, le Beaujolais, le Charolais, avec une partie du comté de Bourgogne.

Ses successeurs qu'on donne à ce Hugues, prétendu sire de Bresse, sont supposés jusqu'au suivant.

RODOLFE

Rodolfe, ou RaouL, dont on ignore l'origine(1), était seigneur de Baugé au commencement du onzième siècle. Un ancien document, rapporté par Sévert (in Episc. Matisc., p. 89), nous apprend que Goslen, ou Gauzelin, évêque de Mâcon, dont le gouvernement commença en 1020, et finit au plutôt en 1109, donna en fief à Raoul, sire de Baugé, l'abbaye de Saint Laurent de Mâcon, avec des maisons dans l'enceinte de la ville, et quelques meix dans la paroisse de Chigé, ce que Guichenon rapporte à l'an 1023. Ce même historien donne un extrait du nécrologe de Nantua, qui porte : Fiat commemoratio pro Rodulpho Balgiaci et Brixiae Domino ; d'où l'on peut inférer que Rodolfe était un des bienfaiteurs de ce monastère. C'est à quoi se réduit tout ce qu'on sait touchant ce personnage.

RENAUD

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Reanud, que ceratins font sans preuve fils de Rodolfe, n'est connu que par un traité fait, l'an 1100, entre Saint-Hugues, abbé de Cluni, et Didier, abbé d'Ambournai, dans lequel Joscerand, qui en est le médiateur, se dit fils de Renaud, seigneur de Baugé. (Guichenon, hist. de Bresse, p.46.) Renaud eut de sa femme nommée Béatrix, suivant la conjecture de M. Juenin, deux fils, Joscerand, cité précédemment, et Ulric, qui fit, vers l'an 1070, une donation à l'abbaye de Tournus, pour la fondation du prieuré de Baugé. ( Juenin ; hist. de Tournus, pr., p.552.) Paradin positionne la mort de Renaud en 1072.

JOSCERAND, ou GAUSCERAND

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Joscerand, ou Gauscerand, fils aîné de Renaud, et son successeur dans la seigneurie de Baugé, eut quelques différents avec Landri, évêque de Mâcon, et son chapitre, touchant certaines redevances qu'il exigeait tous les mois des habitants de Mons en Bresse, village dépendant de l'église de Mâcon. L'affaire fut portée, par le prélat, au pape Grégoire VII, qui chargea son légat, Hugues de Die, de se rendre sur les lieux, our connaître du droit des parties. Joscerand, condamné par lr légat, après une enquête juridique, se soumit, et renonça aux coutumes qu'il avait établies au village de Mons, donnant pour cautions de sa parole son fils aîné, et d'autres seigneurs. Ceci doit être arrivé entre l'an 1074 et l'an 1085, qui sont les deux termes du pontificat de Grégoire VII. Guichenon positionne la mort de Joscerand en 1110 ; en quoi il se trompe, comme la suite le fera voir. Sévert est mieux ?ondé à lui donner quatre fils : Ulric, ou Odalric, qui suit ; Etienne, moine de Cluni, que sa doctrine et ses vertus élevèrent, en 1112, sur le siége épiscopal d'Autun ; Joscerand, nommé comme vivant en diverses chartes, dont la dernière est de l'an 1130 ; et Hugues, chanoine de Mâcon.

ULRIC Ier

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1108 au plus tôt, Ulricc, ou Odalricc, fils aîné de Joscerand, auquel il succéda, refusa d'abord de souscrire au jugement que le chapitre de Mâcon avait fait rendre contre son père, et continua d'exiger les coutumes qu'il avait levées au village de Mons. Mais, revenu à lui-même, il se désista de cette exaction injuste entre les mains de Hugues de Die, par le conseil des plus distingués de ses vassaux. L'acte de ce déguerpissement est daté du règne de Philippe Ier, mort, en 1108. (Hist. de Bresse, préf, p. 8.) Ceci montre qu'Ulric avait succédé à son père, du vivant de ce prince, et que la Bresse reconnaissait alors pour souverain le roi de France. Ulric eut un autre démêlé avec l'évêque et les chanoines de Mâcon, au sujet de l'église de Fleyriat en Bresse, que le doyen de Mâcon avait cédée à son chapitre, sans l'aveu d'Ulric, qui en avait la justice, avec d'autres droits, en qualité de suzerain. Ulric et ses enfants s'opposèrent à cette aliénation illégale, et contraignirent l'évêque et le chapitre d'en venir à un accommodement. Il fut tel, qu'au moyen de trois cents sous, monnaie de Mâcon, que donna le chapitre à Ulric et à ses enfants, ils lui abandonnèrent, par acte du mois d'avril 1118, tous les droits qu'ils avaient à Fleyriat. ( Hist. de Bresse, p. 47. ) L'an 1120, Ulric se croisa pour la Terre-Sainte ; mais avant de partir, il fit don à perpétuité aux religieux de Saint-Pierre de Mâcon (monastère depuis sécularisé ) des dimes qu'ils tenaient de lui par engagement, aux paroisses de Saint-Pierre de Marsonas, de Saint-Didier d'Oucia, et en trois autres villages, moyennant cinquante sous, monnaie de Lyon, qu'ils lui payèrent, et à la charge de prier Dieu pour l'heureux succès de son voyage. (Sévert, in Episc. Matiscon., p. 155.) A son retour, il alla se faire ermite dans la forêt de Brou, près de Bourg, où il finit ses jours dans les exercices de la pénitence et la pratique de la règle de Saint-Benoît. (Guich., hist. de Bresse, p. 47.) De sa femme N., fille, suivant Guichenon, d'Amédée Ier, comte de Maurienne, il eut Ulric, mort l'an 1118, au plus tôt ; Renaud, qui suit ; Blandin, qui vivait encore en 1152, comme le prouve une charte de Renaud, son frère, qu'il signa cette année. (Cartul. de Mâcon.) Humbert, qui, d'archidiacre, fait évêque d'Autun en 1140, puis archevêque de Lyon en 1148, abdiqua (l'on ne sait en quelle année, mais l'an 1151 au plus tôt) pour se faire Chartreux, et mourut prieur de Seillon en Bresse, le 12 octobre, suivant le nécrologe de l'église d'Autun ; et Etienne, chanoine, puis évêque de Mâcon en 1167, mort en décembre 1182.

RENAUD II

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1120 au plus tôt. Renaud, successeur d'Ulric, son père, fut en querelle avec Pons Ier, évêque de Mâcon, touchant certains droits qu'ils s'attribuaient réciproquement vis-à-vis l'un de l'autre. Renaud prétendait avoir celui de garde et de taille au village de Mons et dans toutes les terres de l'église de Mâcon, situées dans ce diocèse. L'évêque, de son côté, demandait à Renaud l'hommage pour certains casements, que Renaud soutenait ne point relever de lui. Enfin, l'an 1149, on fit un traité par lequel Renaud affranchit de toutes charges envers lui toutes les terres de l'église de Mâcon situées à la rive gauche de la Saône, à l'exception du village d'Agrois ou d'Agris, sur lequel il se réservait le droit de garde, et cela, moyennant mille sous mâconnais, que l'évêque lui paya, avec un marc d'argent pour sa femme, et un autre marc pour ses enfants. Renaud s'obligea de plus à rendre à l'évêque l'hommage qu'il exigeait, et à donner tous les ans un plein bouclier de cire à l'église de Mâcon, le jour de Saint-Vincent. (Sévert, in Episc. Matisc., p. 14o.) Renaud se rendit garant, l'an 1152, d'un autre traité fait entre le même prélat et Gui, surnommé l'Enchaîné. (Hist. de Bresse, p. 49.) Paradin donne Renaud II de Baugé pour un comte de Mâcon. Cette méprise est trop visible pour avoir besoin d'être relevée. Renaud, suivant Bugnon, finit ses jours en 1155, laissant de son mariage un fils, qui suit.

RENAUD III

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1153, Renaud III ne jouit pas paisiblement de la seigneurie de Baugé, dont il hérita par la mort de Renaud II, son père. Girard, comte de Mâcon, et son frère, Etienne, s'étant ligués contre lui avec Humbert, sire de Beaujeu, et l'archevêque de Lyon, ramassèrent plusieurs bandes de brabançons(2) et, les ayant amenées en Bresse, ils la dévastèrent par le fer et par le feu. L'événement de cette guerre fut si malheureux pour Renaud, que son fils Ulric y fut fait prisonnier. Renaud, dans sa détresse, eut recours au roi Louis le Jeune, dont il implora le secours par la lettre ci-dessous « Sire, attaché comme je le suis à Votre Majesté, par les liens du sang et d'une ancienne familiarité, je crois devoir lui faire part de mes peines, et de la déplorable extrémité à laquelle je me trouve réduit, en vous suppliant de vouloir bien venir à mon secours. Girard, comte de Mâcon, oubliant les services importants et multipliés que je lui ai rendus, oubliant l'affinité qui est entre nous par le mariage de sa fille avec mon fils, oubliant enfin le serment de fidélité qu'il m'a fait, est venu, avec Etienne, son frère, et Humbert de Beaujeu, à la tête d'une armée considérable, fondre sur ma terre, où il a tout mis à feu et à sang ; et ce qui met le comble à ma désolation, il a pris et emmené prisonnier mon fils Ulric. L'excès de la haine que me portent ces confédérés, appuyés par l'archevêque de Lyon, va jusqu'à me menacer et se vanter de me dépouiller entièrement. C'est donc à vous, qui êtes mon seigneur, et qui m'honorez de votre bienveillance, que j'ai recours. Hâtez-vous, je vous en conjure, de me tirer de la situation cruelle où je me trouve, et, surtout, donnez ordre au plus tôt que mon fils me soit rendu. Si, par votre moyen, sire, je puis le recouvrer, et que vous fassiez comparaître en justice le comte de Mâcon et le seigneur de Beaujeu, pour me faire raison des torts qu'ils m'ont faits, je m'engage à vous rembourser pleinement et à votre discrétion les dépenses que ces soins auront pu vous occasionner, et même à vous aller trouver pour cela, si vous le jugez à propos, à Vezelai, à Autun, ou en tel lieu qu'il vous plaira de m'indiquer ; ou, enfin, je vous satisferai entre les mains des députés que vous croirez plus convenable de m'envoyer. Que si vous jugez nécessaire que je me rende auprès de vous, ordonnez, s'il vous plaît, qu'il y ait trêve pendant mon absence entre moi et mes ennemis. » (Duchêne, Script. rer. Franc., T. IV, Epist. 381, p. 7o4.) Cette lettre montre :
  1. que Renaud était parent de Louis le Jeune : parenté qui consistait en ce qu'Adélaïde de Savoie, mère de ce prince, et fille de Humbert II, comte de Savoie, était nièce de N. de Savoie, aïeule de Renaud, et fille du comte Amédée I".
  2. que Girard, comte de Mâcon, était vassal du seigneur de Baugé, pour les fiefs qu'il possédait en Bresse.
Le roi, touché des plaintes de Renaud, écrivit au sire de Beaujeu, pour lui enjoindre de remettre son fils en liberté. Mais une seconde lettre de Renaud à ce monarque, nous apprend que cet ordre fut sans effet. (Ibid. ) Dans celle-ci, pour déterminer Louis à venir sur les lieux, il lui offre la suzeraineté de ses châteaux, qui ne relèvent, dit-il, de personne : Omnia castella mea quae à nemine teneo, à vobis accipiam ; ce qui prouve que Renaud était souverain dans ses terres. Onne voit point cependant en quel temps ni de quelle manière finit la guerre dont il s'agit. Une charte, rapportée par du Bouchet dans l'histoire de la maison de Coligny, nous apprend seulement qu'en 1161, Renaud et Guerric, son parent, firent, au château de Chantelles, un traité d'alliance et de confédération avec Archambaud VlI, sire de Bourbon, et son fils, envers et contre tous, excepté le roi de France, le duc de Bourgogne et le comte de Savoie : traité par lequel le fils d'Archambaud promit aux sires de Baugé et de Coligny, ses cousins, de garder pendant un an et jour le château d'Arci, près de Roanne, d'où l'on infère qu'ils étaient encore en guerre avec le sire de Beaujeu, comme tenant le parti du comte de Mâcon. Renaud mourut dans le mois de mars, au plus tard, de l'an 1180, et fut inhumé à la Musse, entre Baugé et Mâcon. A ses funérailles assistèrent ses trois fils, Ulric, qui suit; Gui, et Renaud, seigneur de Saint-Trivier, avec ses parents ; Etienne, évêque de Mâcon, et Humbert, prieur de la chartreuse de Seillon, le même qui avait été archevêque de Lyon.

ULRIC II

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1180, Ulric, fils aîné de Renaud III, et son successeur, donna une nouvelle preuve de sa pitié filiale au retour des obsèques de son père, par le don qu'il fit à l'église de Saint Vincent de Mâcon d'une rente de dix sous pour le repos de son âme. (Guichenon, hist. de Bresse, p. 51.) Dans le même temps, ou peu de jours après (le 22 mars 11180), il ratifia les donations que son père avait faites à la chartreuse de Seillon , et y en ajouta de nouvelles. (Ibid prob. p. 9.) Ulric fit d'autres fondations pieuses dans d'autres églises. C'est le seul endroit par où il est connu. Sa mort arriva au plus tard l'an 1220. Il avait épousé,
  1. Alix, dame de Mirebel, fille de Guillaume I, comte de Châlons , et veuve de Joscerand de Pot, seigneur de Brancion,
  2. l'an 1188, Alexandrine de Vienne, fille de Girard , comte de Mâcon, décédée l'an 1242.
Du premier lit il eut Gui, mort à la croisade d'Orient vers l'an 1219 ; du second Renaud, qui suit ; Hugues, seigneur de Saint-Trivier et de Cuiseri, qui en 1250, fit hommage du château de Cuiseri au duc de Bourgogne ; et Béatrix, femme d'Amédée de Genève, seigneur de Gex.

RENAUD IV

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1220, Renaud, fils d'Ulric II, et son successeur, fut un des plus insignes bienfaiteurs de la chartreuse de Montmerle, dont il fit bâtir les cellules, entre autres libéralités qu'il lui fit l'an 1259. Il alla signaler sa valeur à la Terre-Sainte, d'où il était de retour l'an 1247 au plus tard. Il eut avec l'abbaye de Tournus quelques différents qui éclatèrent par une guerre ouverte. Elle dura quatre ou cinq ans, au bout desquels Renaud, convaincu de ses torts, s'obligea, par un traité, de payer à l'abbaye 500 marcs pour les dommages qu'il lui avait causés. (Juenin.) L'an 1249, il fit son testament, et partit une seconde fois pour la Terre-Sainte, où il mourut la même année. De Sibylle, son épouse, fille de Guichard IV, sire de Beaujeu, et femme en secondes noces de Pierre le Gros, seigneur de Brancion (morte en 1265), il eut Gui, qui suit ; Renaud, seigneur de Saint-Trivier, mort sans alliance ; Alexandre, héritier de Renaud, son frère, qui testa, l'an 1266, en faveur de Philippe de Savoie, archevêque de Lyon ; Béatrix, et Jeanne, mortes, à ce qu'il paraît , dans le célibat.

GUI

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1249, Gui, fils aîné de Renaud IV, n'avait pas encore atteint l'âge de majorité lorsqu'il lui succéda. Philippe de Savoie, archevêque de Lyon, son parent, lui donna pour curateur le chevalier Bérard de Lyonnières, qui autorisa, l'an 1251 , la charte d'affranchissement qu'il accorda aux habitants de Baugé, de Bourg et de Pont-de-Vaux. L'an 1255, se voyant infirme, il fit, le 8 avril, son testament, par lequel il institua son héritier l'enfant qui naîtrait de sa femme alors enceinte. C'était Dauphine, fille et héritière de René de Lavieu, seigneur de Saint-Bonnet et de Mirebel, et veuve de Gui Dalmas, seigneur de Cousans et vicomte de Châlons, tige de l'illustre maison de Damas. Elle accoucha d'une fille nommée Sybille, qui recueillit la succession de son père, mort en 1268 selon son épitaphe mutilée qui est à Baugé. (Juenin.)

Transmission à la maison de Savoie

Sibylle porta cette succession dans la maison de Savoie par son mariage avec Amédée, prince de Piémont, qui devint comte de Savoie, cinquième de son mom, en 1285. C'est ainsi que la basse Bresse fut réunie au comté de Savoie. Amédée y joignit encore, l'an 1289, par échange des terres de Cuiseri, Sagi et Savigni en Revermont, fait avec Robert II, duc de Bourgogne, la portion de la haute Bresse possédée par la maison de Coligni. Le comte Amédée VI acquit en 1354 de Jean, roi de France, la part des seigneurs de Montluel, et Amédée VIII en 1402 celle de la maison de Villars. Par là toute la Bresse fut incorporée aux états de Savoie. La ville de Baugé fut démembrée de la Bresse par le duc Emmanuel-Philibert, qui l'érigea en marquisat, et la donna en en propirété, avec la seigneurie de Recoles, à Renée de Savoie-Tende, veuve de Jacques, seigneur d'Urfé, en échange du comté de Tende et de la souveraineté de Maro, par accord du 16 novembre 1575. Joseph-Marie de Lascaris, marquis d'Urfé, arrière-petit-fils de Renée de Savoie, étant mort sans enfants le 15 octobre 1724, le marquisat de Baugé et les autres biens de la maison d'Urfé ont passé, avec le surnom de Lascaris, à Louis-Christophe de la Rochefoucaud, marquis de Langheac, du chef de son aieule, Marie-Françoise d'Urfé-Lascaris, soeur de Joseph-Marie.

Le Bugey, le Val-Romei (Valromey) et le Gex (pays de Gex), furent compris avec la Bresse, dans le traité d'échange fait, de cette province, en 1601, entre le roi de France et le duc de Savoie, pour le marquisat de Saluces. Ensuite ils ont fait partie, avec la Bresse, du gouvernement général militaire de Bourgogne. Le Bugey, en latin, Burgesia, long de seize lieues sur sept de largeur, avatit pour capitale Belley ou Bellai , en latin, Belicum, Bellicium. Le Rhône le sépare, au sud, du Dauphiné, et à l'est, de la Savoie. Les Segusiani et les Allobroges furent ses premiers habitants connus.

Le Val-Romei (Valromey), était composé de dix-huit paroisses, et considéré comme une portion du Bugeiy. L'un et l'autre sont, ainsi que la Bresse, aisait partie du diocèse de Lyon.

Le Gex (pays de Gex), en latin, Gesia ou Gesium, était composé de vingt-cinaroisses, toutes du diocèse de Genève, après avoir été possédé longtemps par les cadets des comtes de Genevois, fut saisi, l'an 1553, par le comte de Savoie, qui l'unit à son domaine, et le garda jusqu'au traité de l'an 1601.

Sources
  • www.diocese-annecy.fr
  • Histoire de Genève Spon

Notes

(1) Un historien prétend que Rodolfe était le 6e successeur de Wigues, ou Hugues de Baugé, auquel Louis le Débonnaire donna en 830 la seigneurie de Baugé pour récompense de ses services. Mais tout cela est avancé sans preuve. Retour

(2) Au Moyen Âge, on appelait brabançons des bandes de troupes mercenaires qui, une fois licenciées, devenaient des brigands qui parcouraient la France en y commettant les plus affreux désordres. On les appelait encore routiers, écorcheurs et cottereaux. Retour